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Monologue avec ma fille...
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12 septembre 2014

Les bras vides...

 

A midi je suis allée à mon rdv... Pour parler de toi à une dame qui ne me juge pas, et qui me dit que je suis normale. Une dame qui va m'aider à aller mieux parce qu'elle connait très bien le deuil périnatal.

J'avais une boule au ventre, la gorge nouée, et mal partout. D'ailleurs c'est un peu la sensation que je ressens en permanence en ce moment. Je passe mes journées à essayer de me contenir. Au bout d'un moment, ça finit par sortir, toute cette peine et cette colère.

Je ne sais pas combien de temps ça va prendre pour "aller mieux". Je ne sais pas si je redeviendrais un jour celle que j'étais "avant". Je ne le pense pas. Avant, j'essayais de me persuader que j'étais quand même une femme, malgré mon corps qui n'en fait qu'à sa tête. Aujourd'hui je suis devenue une Maman... aux bras vides.


PICT0207J'ai dit à cette dame que parfois, je pense que c'est un gros gâchis ce que nous avons vécu. Pourquoi la vie nous a offert 4 mois de bonheur, pour tout nous reprendre d'un coup?

Elle m'a répondu que tu avais vécu ta douce vie pendant 4 mois... Et on ne peut pas l'effacer. 

Il m'arrive encore machinalement de caresser mon ventre... comme quand tu y étais. Puis je me ravise, putain que ça fait mal!

Tu vois ma Camille, le fauteuil de ta chambre, celui dans lequel je devais t'allaiter et te bercer, est vide aussi...

Tendres baisers ma fille...

 

 

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Commentaires
T
L'indifférence et la "maladresse" (je déteste ce mot derrière lequel tout le monde se cache !) des autres font partie des choses à gérer, en plus de tout le reste. On peut choisir de les "accepter" ou de les combattre, parfois les deux, selon son humeur, son moral, le moment...<br /> <br /> Le deuil périnatal, c'est bien plus qu'un bébé qui ne vivra pas. Ça ne s'arrête pas aux adieux qu'on fait à son enfant ; ça dure toute la vie, ça donne une autre couleur à tout ce qui fait notre quotidien, ça nous change.<br /> <br /> J'ai lu dans un livre-témoignage sur le deuil périnatal ("Une étoile sur mon coeur", je crois) : "C'est nous qui avons changé, pas les autres" ou quelque chose dans cet esprit. C'est difficile d'admettre que le plus gros bouleversement de notre vie n'ait finalement aucun impact - ou si peu - sur des personnes qui comptent pour nous. Il faut faire le tri et identifier les personnes "nocives" et les personnes "ressources" : c'est le premier conseil que j'aie reçu quand ça nous est tombé dessus et je le garde en tête au maximum...
N
C'est vrai que c'est dur de sourire parce qu'on a l'impression de trahir son enfant. <br /> <br /> Mais c'est dur aussi de se battre pour faire accepter à l'entourage qu'il ne s'agit pas juste d'une "fausse couche", mais bien du décès de son bébé. <br /> <br /> Quand on te dit, 4 jours après l'accouchement, qu'il faut maintenant passer à autre chose... Ces mots raisonnent dans ma tête! J'ai envie de leur balancer mon livret de famille sous le nez, en leur disant "vous voyez, ma fausse couche elle porte le même nom de famille que vous"! <br /> <br /> Au final, on se rend compte que seuls les personnes qui ont traversé cette épreuve peuvent nous comprendre vraiment. Les autres nous évitent, faute de savoir quoi dire. Je me sens très seule, alors qu'on est des milliers tous les ans à subir ce drame. Ce n'est pas normal!
T
Un jour, tu iras mieux, probablement. Le plus dur, ce n'est pas d'aller mieux car la vie nous emporte et ne nous laisse pas d'autre choix que d'avancer. Le plus dur, c'est d'accepter d'aller mieux, c'est de ne pas avoir le sentiment de trahir sa fille en se sentant mieux, c'est d'abandonner la culpabilité, c'est de ne pas se trouver monstrueuse en souriant à la vie alors que sa fille se trouve dzns un trou au cimetière. Pour moi, le plus dur ce n'est pas de retrouver le bonheur, c'est de l'accepter.<br /> <br /> Une chose est certaine : quel que soit le chemin que tu prendras et quel que soit le temps qu'il te faudra pour aller mieux et l'accepter, tu ne seras plus jamais la même. Le décès de son enfant, c'est une frontière ; il y a un avant et un après...
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